Les lionnes Topi Pride en contre jour
- Chris Dandurand
- 5 mai
- 3 min de lecture
6h30, un matin de février dans le Massaï Mara, il fait encore bien sombre : deux lionnes et deux petits se réveillent, membres de la légendaire Topi Pride.
Une petite rivière asséchée nous sépare des lionnes. Sans hésiter, Saruni notre guide, positionne le véhicule dans le lit de la rivière, en suivant le courant résiduel – ou ce qui en reste, plutôt.
Notre guide nous a littéralement placés comme il faut !

Les mamans et leurs bambins ne semblent même pas nous voir, alors que nous sommes à seulement 5 ou 6 mètres d’eux, nous ne les dérangeons même pas.
Mes deux clients sont complètement fous : nous sommes plus bas que les félins d’un bon mètre cinquante, garantissant des photos à couper le souffle où les animaux se découpent en silhouettes parfaites contre le ciel.
Il faut juste attendre qu’ils se bougent un peu, car pour l’instant, c’est la fête de la toilette matinale ! Le seul problème, c’est le soleil. Lui, n’attend pas, et s’il grimpe trop haut, la lumiére deviendra compliquée à gérer.
Je rêvais d’un beau mâle adulte pour pimenter la scène, mais pas de bol, les trois frères de la Topi Pride se font désirer. Pas grave, il va falloir patienter jusqu’à ce qu’une des femelles passe sur la crête de la butte et s’arrête une ou deux secondes – le temps que je shoot à basse vitesse avec mes ISO réglés entre 64 et 90 pour déboucher les ombres.

Dans la voiture, la tension est palpable. Certes, les tirs de photo fusent de partout, mais les positions des lionnes ne sont pas encore idéales. On dirait qu’on s’entraîne à trouver le set up parfait – et croyez-moi, on est tous sur les dents !
Soudain, la première femelle se lève et décide de se diriger pile là où je l’avais imaginée. Elle traverse la butte et s’arrête plus de cinq secondes en se retournant pour s’assurer que la deuxième femelle et les deux petits la suivent. En un éclair, nous, les trois photographes, vidons nos chargeurs – c’est digne d’un festival photo ! On en rigole encore.
Le ciel devient de plus en plus orange, il n'y a aucun nuage et le soleil commence à pointer le bout de son nez, il n'est pas encore envahissant, mais nous sommes face à lui, plaçant la lionne en parfait contre-jour.

J’avais opté pour une pose plutôt basse (1/320 s, ISO 90, sur mon 135 mm) après quelques test, la vitesse étaient bonne, mais il ne fallait pas que le sujet bouge de trop, la moindre erreur d’obturation et hop, le flou de bougé viendrait ruiner ma prise.
Je me penche par-dessus la portière, appareil et bras au plus bas, pour adopter une contre-plongée maximale et ainsi sortir de l’axe.

L’autre femelle rejoint la scène, suivie des petits. L’excitation atteint son paroxysme, et dans un silence presque religieux, seul le bruit des rafales résonne. En 15 minutes d’observation, j’ai envoyé plus de 300 photos – et ne me lancez pas sur Damien et Vic (mes deux clients) qui ont, à eux seuls, probablement dégainé 3 ou 4000 clichés, voir même plus lol!
Voici donc l’une des magnifiques prises de cette femelle en contre-plongée et en contre-jour. Bon, beaucoup de photos étaient floues, mais j’en ai quand même déniché une bonne dizaine qui valent le coup.
1/320.s - f1.8 - iso 90 - 135mm - Nikon Z9 - Nikon Z 135mm f1.8 S Plena.
PS: désolé, ce n'est toujours pas de l'intelligence artificielle !
Texte & photographies : Christophe Dandurand
Mara Major Camp – Masai Mara, Kenya
Comments