top of page
Rechercher

Spécial CRAIG le big Tusk

Pour commencer l'année 2025, et pour qu’elle soit parfaite, je me suis dit, un "Spécial Craig serait parfait".

Cela fait longtemps que je voulais poster un petit regroupement de quelques-unes de mes meilleures photos de ma “souris” (pour ceux qui me suivent depuis longtemps, c’est ainsi que je le surnomme).



“Pourquoi quelques-unes et pas toutes ?” me direz-vous ? Eh bien, tout simplement parce que j’en ai tellement de lui que je n’arrive toujours pas à toutes les réunir ! Donc oui, il en manque pas mal…

Ma passion pour ce doux géant de 51 ans m’est venue en 2017. À l’époque, je suivais un photographe très connu qui capturait souvent les clichés d’un éléphant tout aussi célèbre, nommé Tim.

Tim était un éléphant magnifique, plus imposant que Craig, mais ils partageaient tous les deux des défenses impressionnantes, presque identiques.



Ces deux-là faisaient partie des plus grands Super Tuskers du Kenya, et tous deux vivaient dans le parc national d’Amboseli.

(Et pour ceux qui se demandent si Craig peut être photographié au Massaï Mara : hé bien non, Craig est à plus de 290 km à vol d’oiseau, à Amboseli).

Puis, un jour, Tim nous a quittés, et il ne restait plus que Craig, Tolstoï, Pal, Big Pascal, et quelques autres.



N’ayant pas eu la chance de photographier Tim, je me suis rabattu sur Craig.

Grâce à l’aide précieuse de Mulanti, Julius, Daniel et David, des Massaïs qui connaissent cet éléphant mieux que personne, j’ai réussi à prendre mes premières photos de ma “souris”

Sans eux, je n’aurais jamais pu approcher Craig de la manière que je l’ai fait, et je leur en serai toujours reconnaissant.



Là, c’est le déclic. Un véritable coup de foudre ! Je passais plus de temps avec lui qu’à photographier les autres animaux de la savane. Mon obsession ? Capturer la plus belle photo de Craig. J’ai passé un nombre incalculable d’heures à attendre la meilleure position, la meilleure lumière, et chaque année, en rentrant chez moi, je n’avais qu’une idée en tête : comment pourrais-je faire mieux la prochaine fois ?

À force de l’observer, quelque chose s’est passé. Ce n’est pas compliqué : plus vous passez du temps avec un animal sauvage, à pied de surcroît, plus une connexion s’installe. Les regards se croisent, les cerveaux respectifs évaluent les intentions. Tout se joue dans les yeux, les mouvements de tête, les oreilles… Une certaine habitude s’installe.

Mon comportement s’est naturellement adapté. Mes mouvements sont lents, très lents. Je me mets souvent à genoux, immobile, pour éviter de faire le moindre bruit. Et j’attends parfois de longs moments sans prendre de photos, juste pour l’observer et espérer LA position parfaite.

Quand Craig s’approche trop près, je recule doucement, sans jamais cesser de le regarder dans les yeux.



C’est une question de calme, de silence, et surtout de respect : je suis chez lui, sur ses terres, c’est à moi de m’adapter, car il me tolère en m'offrant le privilège de le photographier.

Au fil des ans, j’ai même commencé à lui parler (bon, pas des grandes conversations de bistrot, non plus!). Mais je lui glissais de temps à autre un “Good boy” d’une voix basse, juste assez fort pour qu’il l’entende. Je suis persuadé que cela a tissé une relation particulière entre nous… ou peut-être était-ce juste ma casquette, mon odeur ou l'intonation de ma voix. Qui sait ?

Cependant, je dois admettre que la popularité de mes photos de ce magnifique pachyderme sur les réseaux sociaux, a attiré de plus en plus de photographes, venant du monde entier pour capturer leur Craig.



Beaucoup de personnes, m’ont reproché cela, et je le comprends parfaitement.

Depuis un certain temps, on voit régulièrement quatre ou cinq véhicules remplis de photographes, tous à l’affût de LA photo, sans aucun respect pour l’animal. Ils parlent fort, se bousculent, gesticulent, d'autres voitures arrivent et remplacent celles d'avant… Bref, c’est dommage et assez stupide, encore une fois le confort de l'animal n'est pas pris en compte. Heureusement, Craig est un doux géant et intelligent, il s’y habitue.



Quant à moi et comme beaucoup d'entre vous, je suis atteint d’une maladie incurable : l’anthropomorphisme. Alors non, ce n’est pas mortel, mais c’est irréparable ! Cela me pousse à préférer les animaux aux humains. Certes, ce n’est pas toujours un avantage, mais cela m’apporte une paix intérieure que j’ai du mal à trouver avec mes congénères.

Cela fait plus d’un an que je n’ai pas revu Craig, mais je vais bientôt le retrouver. Ce moment, je l’attends à chaque fois comme un enfant devant ses cadeaux de Noël. Et encore une fois, je tenterai de capturer la plus belle photo de ma “souris”.

Voici donc une sélection de 30 photos de Craig. Mon style a évolué avec le temps, tout comme lui, au fil des années d’abondance et de sécheresse. Beaucoup d’entre vous ont déjà vu ces clichés, mais rarement tous ensemble.

Je vous souhaite un très bon visionnage, et surtout, une excellente année 2025 !


Text & photographs: Christophe Dandurand

Mara Major Camp – Masai Mara, Kenya

 
 
 

Comments


bottom of page